Pourquoi le régime Auto-Entrepreneur est rarement le plus avantageux pour les VTC
David, expert-comptable
1.16.2025
Temps de lecture :5 min min
TABLE DES MATIÈRES
Introduction
Le choix du régime fiscal et social est crucial pour les chauffeurs de VTC. Si le statut d'auto-entrepreneur (ou micro-entreprise) semble attractif pour sa simplicité administrative, il peut rapidement s'avérer désavantageux à cause des spécificités de l'activité VTC. Dans cet article, nous analysons les raisons pour lesquelles le régime auto-entrepreneur est souvent sous-optimal pour les VTC, en comparant avec d'autres régimes fiscaux tels que l'entreprise individuelle au régime réel.
Les caractéristiques de l'activité VTC
Frais professionnels élevés :
L'activité VTC génère des dépenses importantes : achat ou location de véhicule, carburant, entretien, assurance, amortissement du véhicule, et commissions des plateformes (Uber, Bolt, etc.).
Ces frais représentent souvent 50 % ou plus du chiffre d'affaires.
Chiffre d'affaires limité :
Le plafond de chiffre d'affaires du régime micro-BIC est de 77 700 € (2024). Pour un VTC travaillant à plein temps, ce plafond peut être rapidement atteint.
Au-delà de ce plafond, l'auto-entrepreneur bascule dans un régime fiscal différent, perdant ainsi les avantages supposés du micro.
Absence de déduction des frais réels :
En micro-BIC, un abattement forfaitaire de 50 % s'applique pour déterminer le revenu imposable.
Cet abattement est souvent insuffisant pour refléter les frais réels des VTC, ce qui signifie que ces professionnels sont imposés sur un revenu fictif supérieur à leur réel bénéfice.
Analyse chiffrée : Auto-entrepreneur vs. Régime réel
Impôt sur le revenu (hypothèse 11 %) :18000 x 11%=1 980
Revenu net final :16 020
Pourquoi le régime réel est souvent plus avantageux
Déduction des frais réels :
En régime réel, la totalité des frais liés à l'activité est déductible, ce qui réduit considérablement la base imposable et les cotisations sociales.
Optimisation fiscale :
Les cotisations sociales, bien que calculées sur un bénéfice net plus faible, permettent de bénéficier d'une protection sociale plus adaptée (retraite, indemnités journalières, etc.).
Plafond de CA limité en micro :
Les VTC travaillant à plein temps peuvent rapidement dépasser le plafond du régime micro, les obligeant à basculer dans un autre régime avec une transition complexe.
Simulation chiffrée claire :
L’exemple ci-dessus montre que le régime réel peut générer un revenu net plus élevé grâce à la déduction des frais réels.
Conclusion
Bien que le régime auto-entrepreneur soit attractif pour sa simplicité, il n’est pas toujours adapté aux chauffeurs VTC, dont les frais professionnels sont élevés et les revenus variables. Le régime réel, bien qu’administrativement plus complexe, offre souvent une meilleure optimisation fiscale et une meilleure couverture sociale. Avant de choisir, il est fortement conseillé de réaliser une simulation personnalisée.
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